Édito de Anne Challandes pour AGRI | 02 février 2024

La colère gronde dans la population paysanne. Paysannes, paysans et tracteurs sont dans la rue en Allemagne, en France et ailleurs. Je leur exprime ma solidarité et mon soutien. En Suisse, baisse de revenu, hausse des coûts, nouvelles exigences, charge administrative et surcharge de travail sont aussi d’actualité, mais plusieurs aspects sont différents.

D’âpres négociations ont permis d’obtenir un soutien du Parlement et l’abandon d’une grande partie des réductions prévues dans le budget 2024. Le Conseil fédéral a renoncé à remettre en cause le remboursement de la taxe sur les carburants. A la différence de nos collègues européens, nous avons un accès aux politiques qui siègent à Berne. Ils ont pris les enjeux au sérieux. Pour le cadre financier 2026-2029, il y a un espoir que les décisions futures tiendront aussi compte du soutien nécessaire à la production agricole suisse, soutien qu’a d’ailleurs exprimé la population dans différents sondages.

Il importe actuellement de viser des améliorations des prix sur les marchés. C’est là que nous devons placer notre énergie, afin de négocier les augmentations nécessaires à couvrir nos coûts de production. Nous devons obtenir – enfin – une rémunération équitable qui nous permettra de faire face à la hausse des coûts pour les agents de production, aux risques pesant sur nos seules épaules et aux exigences croissantes, afin de bénéficier de conditions économiques et sociales normales.

Ces améliorations seront possibles si les consommatrices et consommateurs sont à nos côtés. Cette pression supplémentaire augmentera les chances que nos demandes soient prises au sérieux. Il est temps que les grands distributeurs prennent leurs responsabilités et abandonnent cette argumentation qu’ils nous servent perpétuellement. Il est temps qu’ils soient transparents sur leurs marges et nous prennent en considération. La part de plus-value que nous créons par notre travail quotidien doit revenir dans nos fermes !